LE SOURIRE DE L’INDE - Récit de notre voyage

LE SOURIRE DE L’INDE 

On la vend « incroyable » sur les dépliants, on la vit « fabuleuse » sur le terrain. L’Inde du Sud, destination touristique de rêve aux mille couleurs et essences naturelles peut aussi devenir voyage initiatique. Nous sommes partis en Inde du Sud, pour un séjour dépaysant et relaxant, nous avons vécu une expérience humaine hors norme, à la découverte de la diversité… et d’un sourire inoubliable !

Une plongée dans la réalité indienne à Thrissur

Tout a commencé par ce débarquement à Mumbay en provenance de Marseille via Munich. Venus du froid hivernal, nous voilà confrontés aux chaleurs indiennes nocturnes, aux klaxons de la circulation d’une effervescence exceptionnelle, aux odeurs épicées et aux premiers moustiques assoiffés. Sous ce hall impressionnant de l’aéroport international Shivaji à l’architecture florale, nous cherchons la navette pour les vols domestiques.        
Après deux heures complémentaires de vol, arrivée à Cochin. Michel nous attend, large sourire et nous souhaite la bienvenue dans le Kerala (Etat constitué en 1956 par la fusion de ceux du Travancore, de Cochin et de Malabar).

 

Nous prenons la route pour Thrissur, sa ville de résidence où se  trouvent également les bureaux de sa société KST Tours. Sur le trajet, avec un peu d’appréhension, 

Nous examinons la conduite «sportive» indienne des rickshaws, bus et camions, ouvrons nos yeux sur cet environnement inconnu et dégustons le premier tchai (thé au lait sucré) qui constituera notre boisson de prédilection durant tout le séjour.

 

 

Nous passons deux jours à Thrissur, à sillonner les rues du modeste village de 315.000 habitants, à la rencontre d’un fabricant de cercueils, à parcourir le petit marché « couvert » à la recherche d’épices et apéritifs salés, à visiter la grande cathédrale Notre-Dame-de-Lourdes, à acheter quelques vêtements de marques occidentales vendus au tiers de leur valeur européenne, à parcourir les boutiques des joailliers traditionnels, à déguster les premières spécialités locales, et, ultime réjouissance pour une journée bien remplie, à bénéficier d’un massage ayurvédique dans un « hôpital » (nom donné au lieu où est exercée la médecine traditionnelle dont les massages font partie).        
Nos corps, très réceptifs, se laissent manipuler avec vigueur, sentent l’huile chaude, sur le chemin de « la connaissance de la vie ». Sur proposition de Christian, nous faisons un tour « à la plage » et notre premier bain océanique avec Vanille et Chocolata (ainsi rebaptisée par JF), les deux labradors de nos hôtes est un bienfait total. Sur le chemin, nous croisons une procession et notre premier éléphant de parade. Thrissur, ville culturelle est surtout un passage obligé pour découvrir l’authenticité, le mode de vie à l’indienne, la sincérité et l’honnêteté, le sourire… quelques-unes des nombreuses qualités d’un peuple soucieux de cultiver son « Dharma ».        
En moins de deux jours, nous nous sentions en terre connue, en sécurité, en osmose, en voie de compréhension de la ferveur indienne.

Wayanad et des rencontres surprenantes

L’Etat du Kerala, ce sont des paysages naturels splendides, des vallées verdoyantes, des montages et palmeraies luxuriantes. Pour apprécier cette diversité environnementale, direction Wayanad, à quatre heures de route avec notre chauffeur Thomas qui nous accompagnera durant tout le séjour. Il parle le Malayalam, langue officielle de l’Etat mais aussi l’anglais, comme la plupart des Indiens. Nous admirons à perte de vue des plantations de café, cardamone, poivre, gingembre et thé. Notre résidence se situe justement dans une plantation de café. Il s’agit d’une bâtisse traditionnelle de style colonial, isolée et offrant une vue panoramique sur les massifs sauvages. L'Aranyakam est tenue par un couple charmant Rajeesh et Neema, prenant le temps de recevoir leurs invités et de présenter leurs activités. Nous apprenons par exemple que la température est trop basse pour la pousse du café (19° au lieu de 24°) et que la pluie ruinerait entièrement la récolte. Nous effectuons une petite promenade dans la

plantation et ses abords (croisons un jeune tenant en laisse ses deux chèvres) avant de goûter un curry maison et un dessert à l’hévéa. A cinq heures du matin l’appel du muezzin nous réveille, il sera suivi par les chants hindous dont la magie peu à peu s’insinue dans tout le corps puis dans toute l’âme, la nourrissant d’une puissance vivifiante. Le premier petit déjeuner a été spirituel. Plus tard les sirènes à 7h30 et 8h pour inviter les Indiens au travail.

L’Inde : un monde de décibels. La nuit venue, c’est un concert offert par les batraciens, oiseaux et divers insectes, ajoutant encore à l’envoûtement des lieux et à l’apaisement de l’âme.

Le lendemain, nous faisons la connaissance de Sabu, guide naturaliste qui nous amène aux pieds de cascades, lieu propice au lavage des scooters par les habitants et prochainement ouvert aux touristes, les aménagements du site et une billetterie étant en construction. La voiture se dirige ensuite vers une fabrique de transformation de bambou située à Thrikkaipetta. La visite de la micro-entreprise créée en 1996 pour promouvoir l’emploi féminin local , la qualité des objets créés artisanalement, la gentillesse des personnes qui nous accueillent, tout cela nous engage à faire nos premières emplettes éco-responsables.

Poursuivant notre route, Sabu s’arrête devant une plantation de thé dans laquelle plusieurs femmes s’activent à récolter les précieuses feuilles. Plus loin, nous faisons une halte pour rencontrer une cueilleuse de café d’un âge certain. Un grand tissu posé au pied de l’arbuste, elle fait tomber les graines tout en mâchant une noix de bétel (ou d’arec). Cette chique narcotique permet aux Indiennes de supporter la dureté du travail des champs. Nous conversons quelques instants avec elle. Elle est timide mais fière de son travail. Avant de reprendre la voiture, Sabu nous montre une plantation de caoutchouc, ramasse un clou de girofle frais et nous invite enfin à rejoindre les grottes préhistoriques d’Edakkal où sont visibles des pétroglyphes datant de plus de 3000 ans. La visite se mérite : plus de 20 minutes de marche en pente raide puis 350 marches d’un escalier en pierres permettent d’atteindre un réseau de cavernes surprenantes où personnages et animaux sont représentés dans les grands événements de la vie quotidienne. Sur le chemin du retour, nous croisons des singes très familiers qui attendent quelques offrandes des touristes. Un couple enlaçant tendrement son bébé est positionné au sommet d’un rocher, sur lequel quelqu’un a tracé un cœur à la craie blanche. A l’approche de la voiture ce sont aussi des écoliers surexcités qui font la pause devant les appareils photos.

Nous déjeunons rapidement dans une bakery avant de faire des achats urgents : des chemises et tee-shirts pour faire face à notre consommation imprévue de fringues. En effet, la chaleur est si prenante, l’humidité si présente que nous changeons régulièrement nos vêtements alors que nos valises avaient été allégées au maximum au départ de France, pensant que nous aurions essentiellement besoin de shorts et tongs pendant le séjour, ce qui est une erreur ! Sabu nous propose enfin de tenter une expérience originale : partir à la rencontre des éléphants sauvages. Il a entendu dire que quelques animaux se promenaient non loin de la réserve.

Avant d’observer en effet les pachydermes sur le bord de la route, nous remarquons surtout des flots de véhicules bardés d’un drapeau à la faucille et au marteau, le secrétaire général du parti au pouvoir étant de visite dans la région. Au détour d’un virage, la rencontre se produit : deux éléphants mâles sont en passe de traverser la chaussée, un motocycliste nous demande l’autorisation de coller notre véhicule bouclier, les éléphants étant particulièrement habitués à « charger » les deux roues. Le spectacle est surprenant, nous faisons photos et vidéos. Nous sommes en plein safari.

Reçus comme des Maharajas

Nous quittons les Ghats occidentaux pour le Tamil Nadu et notamment Pollachi. Nous traversons une splendide forêt d’eucalyptus géants et atteignons Ooty pour prendre un petit train de l’époque coloniale britannique. Les wagons dévalent la montagne pour rejoindre Coonoor, autre station climatique, en une heure. Dans chaque gare, des Indiens montent et descendent, des marchandises sont chargées et l’on attend que les drapeaux de chaque wagon soient verts pour que la locomotive redémarre.

En soirée, nous sommes reçus dans l’ancienne résidence d’été d’un puissant maharaja : Raja Sri Bala Gopala Kulandai Velayudasami dont le petit-fils de 41 ans est l’actuel propriétaire. La voiture s’avance dans une grande allée, contourne un grand bassin et s’immobilise devant un porche d’entrée orné de colonnes enluminées. Notre arrivée à la nuit tombée brouille tout repère, hors du temps, les bruits de la faune nocturne et la magie de cette demeure nous font basculer dans ce que pouvait être la vie il y a près d’une centaine d’années. Quel attrait, quelle puissance se dégagent de ce lieu. 

Le maharaja régnait sur 90 villages et dans la demeure émane une ambiance solennelle autour d’un puits de lumière central, de quatre chambres placées aux coins cardinaux, d’une alcôve dédiée à une divinité hindoue et de tableaux retraçant l’épopée familiale. Nous serons servis comme des rois pour un repas végétarien succulent. Au petit réveil, nous découvrons la propriété au cours d’une promenade, sous un angle différent avec ses paons libres dans le parc et son lac très étendu.


Madurai : découverte de l’âme hindoue

Nous partons pour Madurai (1 million d’habitants – 367 millions en Inde du Sud – 35 millions dans le Kerala dont la superficie est égale à la région Aquitaine !). La ville est tentaculaire et nous avons quelque mal à trouver le Palace puis le temple que nous devons visiter. Un guide vient nous chercher. La ville tamoule est l’une des plus anciennes métropoles d’Inde, qui commerçait avec la Rome antique et se situant aujourd’hui entre modernité et tradition. On y rencontre l’âme hindoue et Shiva est omniprésent. On débute la visite par le Palais de Tirumalai Nayak et sa place du jugement aux 248 piliers. Les styles architecturaux arabo-italo-indien se mélangent ce qui fait l’attrait du bâtiment mais la visite est écourtée en raison de l’invasion des pigeons et du non entretien du musée. La surprise se situe à quelques centaines de mètres, au temple de Sri Meenakshi. On entre pieds nus dans le sanctuaire de 6 hectares, fouille au corps, porte Ouest, celle «du « bonheur ». Douze gopurams (dont le plus haut atteint 60 mètres) se présentent incrustés de dieux et de démons de couleurs vives (la peinture est refaite tous les 12 ans !). Nous sommes impressionnés par la richesse de ces portes du XVIIème siècle, par la salle aux mille piliers et le grand bronze de Nataraja, par l’effervescence qui règne autour du bassin du Lotus d’Or que nous contournons. Dans le temple, c’est la fête permanente autour de Krishna, Ganesh et Shiva. L’histoire des divinités nous interroge : Ayyappa, serait né de l’union de Shiva et Vishnu, deux hommes dont le second aurait pris l’aspect d’une femme pour l’enfanter, Ganesh, dieu de la chance est le fruit de Shiva et Parvati. Alors que Ganesh surveillait le bain de sa mère, il empêcha Shiva d’approcher. Celui-ci décapita le gardien et apprit avec horreur qu’il s’agissait de son fils. Il s’engagea à remplacer sa tête par la première créature trouvée : ce sera un éléphant ! Krishna, incarnation de Vishnu, est envoyé sur Terre pour défendre le bien  et combattre le mal.

Les vaches vivantes côtoient leurs représentations honorées en pierre. Des marchands vendent des bracelets, des colliers de fleurs, des tissus, des encens. Jef récupère de la poudre séchée de bouse de vache et pose un doigt sur le front. Il considérera cette visite comme une révélation ;        
A la sortie du temple, nous montons sur une terrasse pour observer un panorama de la ville. L’air est toujours aussi chaud, Madurai résonne de mille bruits, nous décidons d’aller à l’hôtel. Sur le retour nous achetons trois petits sacs à Sonia pour 100 roupies. Ils contiendront le café et le thé que nous avons achetés dans les plantations. Elle parle quelques mots de français par respect pour les touristes de la métropole relativement nombreux aux alentours du sanctuaire. A l’hôtel Héritage, un mariage est organisé : tout le décorum est présent, digne des films de Bollywood. Nous observons les mariés et la séance de photos mais préférons la climatisation de la chambre pour souffler avant le départ pour Munnar, nouvelle étape longue mais énergisante, cœur de la production de thé d’Inde du Sud !

A Munnar, un treek dans les montagnes

Nous traversons de belles vallées, la température baisse et devient agréable. La région est magnifique avec  des collines tapissées de plantations sculptées. Nous faisons un tour de la ville à pied, nous engageons dans de petites ruelles marchandes, déjeunons « au pif » dans un hôtel (terme désignant en fait le restaurant) typique. Le lendemain, nous avons rendez-vous avec Balu, le guide qui doit nous emmener dans une plantation privée pour une balade de trois heures. Nous montons dans un 4x4 Mahindra typique d’Inde et en tout cas de cette région, pour atteindre un premier chemin. 

 

Nous entamons le « trekking » et arrivons sur

Une plantation où de nombreuses femmes font la cueillette du thé. Les plantations appartiennent à la Kannan Devan Hills Plantation Company, entreprise cédée par le géant Tata à ses employés qui la gèrent sous forme participative. Ils sont 45.000 à travailler ainsi pour récolter le thé (75000 avant le bond technologique qui consiste à introduire un peu de modernité : un ciseau qui permet le stockage de la plante coupée). Nous restons un moment avec ces femmes qui coupent jusqu’à 100 kg par jour de feuilles et portent sur leur tête des ballots de 50kg chacun. Elles discutent, chantent, rythment leur travail dans une ambiance qui semble détendue, nous expliquent : la récolte de la feuille non éclose constitue le thé blanc, celle de la jeune feuille tendre procure le thé vert et enfin, la feuille mature coupée au ciseau sera le thé noir. Notre guide propose quelques prises de vues, nous propose de découvrir un Resort perdu au sommet et nous redescendons vers la ville. L’après-midi, nous visitons Athulya, un atelier de fabrication de papiers naturels originaux qui emploie 35 adultes handicapés. C’est à nouveau Tata qui est propriétaire des lieux : ce centre d’aide par le travail dont la devise est « We can and we will » ne reçoit jamais les touristes et c’est donc avec plaisir que la responsable du centre nous présente les activités. Nous achetons des boîtes en fibre de coco et des carnets à base de bouse d’éléphant, forcément bio-dégradables ! Cadeaux intéressants pour nos amis restés en France (www.srishtinaturals.com). Nous allons ensuite à Mattupati et Kundale Dam pour une promenade autour des lacs, animés par des marchands d’articles inattendus comme ces peluches multicolores. De jeunes Indiens « pirates » se précipitent vers nous et réclament un selfie que nous faisons avec plaisir. D’autres se planquent pour fumer loin des regards de la famille. Au retour, le chauffeur nous propose un massage ayurvédique que nous ne pouvons pas décliner. Il se fera dans une modeste maison mais avec toujours autant de professionnalisme et dans une ambiance très agréable, rythmée de mantras.

Démonstration de Kathakali à Fort Cochin

Nous profitons des paysages toujours aussi verdoyants et partons en direction de Fort Cochin. Après avoir franchi un col élevé, au-dessus des nuages, nous voici revenus dans la plaine.        
En chemin nous croisons toujours ces milliers de pèlerins qui marchent pieds nus sur des routes brûlantes pendant 3 à 10 jours et portant des offrandes. Ils sont encouragés par des percussions, portent des dothis de couleurs différentes (orange étant le plus fréquent pour les fidèles), dorment à même le sol, reprennent des forces pour continuer leur cheminement.        
Le temple d’Ayyapan par exemple peut attirer jusqu’à 50 millions de fidèles hindous chaque année !

Nous avons découvert un peuple dont la grande ferveur religieuse accompagne une grande ferveur politique. L’Indien est un homme engagé et passionné.

Dans la grande baie de Fort Cochin, nous faisons une promenade sur la plage Gandhi ; au large croisent des tankers. Plus loin, les carrelets chinois introduits vers 1400 fonctionnent toujours pour capturer des crevettes. Nous visitons l’église où Vasco de Gama fut inhumé avant son transfert à Lisbonne (son arrivée en 1498 marqua la présence des Européens en Inde – Portugais, Néerlandais puis Britanniques- qui supplantèrent les commerçants arabes).    

Notre intérêt se porte surtout d’une part sur le palais de Mattancherry et ses magnifiques peintures murales, offert en 1555 par les Portugais au raja de Cochin et d’autre part sur la petite synagogue Pardesi construite en 1568. Le quartier fourmille d’antiquaires proposant de véritables pièces uniques et d’échoppes où le « made in China » est majoritaire sur les étagères.

En soirée, nous assistons à un spectacle de Kathakali et de Kalaripayat. Le premier nécessite une longue préparation pour le maquillage. Ce théâtre dansé qui puise ses origines au IIè siècle et dans les épopées hindoues, met en scène une histoire mimée avec les mains et les expressions du visage, tout un langage à part entière. Au premier rang, nous assistons à la dispute du couple sur le thème de la fertilité, puis à des danses traditionnelles et enfin à une démonstration d’arts martiaux avec des bâtons longs (neduvadi), discipline très ritualisée et impressionnante.        
Nous retrouvons Christian et Michel pour une soirée autour d’une bière King Fisher (devenue rare en raison de la politique étatique d’éradication de l’alcoolisme) puis d’un repas de poissons.

Une croisière authentique dans les backwaters


Le 25 janvier, nous partons pour Alleppey où nous embarquons pour une journée et une nuit à bord d’un house-boat, ancienne embarcation de transport du riz dont la structure est maintenue en fibre de coco et teck et qui parcourt les 900km de canaux de ce réseau de backwaters. L’équipage est à notre service, nous dégustons des jus frais, les petits plats végétariens et un délicieux gâteau offert par le cuisinier pour remplacer le plat de poisson que nous avons décliné. Durant la navigation, nous croisons des pêcheurs, des Indiennes lavant le linge et la vaisselle ou des hommes se baignant. Le rivage est bordé de palmiers. A la nuit

tombée, nous parcourons la berge, achetons un dothi dans une petite boutique, admirons la mise en lumière d’un temple avant de rejoindre le bateau amarré jusqu’au lendemain. Croisière d’un autre temps.

Plage, cocotiers et farniente… ou presque !

Nous terminons notre parcours par la plage Marari située sur la côte Malabar, baignée par les eaux chaudes (environ 30°) de la mer d’Arabie. Nous profitons pendant deux jours d’une plage au sable fin, bien entretenue par l’hôtel Abad Turtle, de transats sous les cocotiers. Le soleil tape. Les moustiques s’encanaillent au bord de la piscine. Les buffets du soir avec grillades se font au son d’instruments et avec des danseuses, les petits déjeuners avec une omelette mémorable et des chapatis (galettes sans levain à base de farine de blé complet), confectionnées et servies sur demande. Le parc est magnifique : on y croise des oies, vaches, oiseaux de toutes sortes. On peut se promener dans le jardin aux papillons. On assiste médusés à la récolte des noix de coco par les indiens qui montent à la cime des arbres. Le cottage est de qualité avec une douche en partie ouverte à l’extérieur.

Pour ne pas faire les lézards toute la journée tandis que les pêcheurs s’activent à quelques mètres (y compris dans le plus simple appareil…), nous décidons de prendre un rickshaws et de nous rendre à Alleppey. Le guide nous fait découvrir un temple dédié à Vishnou avant de nous déposer dans une rue marchande où nous faisons nos dernières emplettes.

Un retour et un nouveau départ ?

Nous voici à nouveau dans un aéroport. La salle d’embarquement est très confortable avec ses fauteuils généreux. Auparavant, le chauffeur nous a emmenés dans un centre commercial flambant neuf, grande fierté de Cochin où toutes les marques occidentales tentent d’ouvrir boutique. Cette visite surprise et au demeurant intéressante nous fait comprendre que l’Inde vit une mutation et que nous avons eu la chance de connaître une Inde authentique, dynamique, jeune avant que son ouverture sur le monde ne l’entraîne vers la standardisation.        
Le voyage de retour s’effectue dans la nostalgie et la fatigue s’installe de ces longues attentes entre deux vols. Cochin-Mumbay-Munich-Marseille. Près de 24 heures de voyages cumulés.        
Retour en France, je trace notre circuit sur une carte et découvre une magnifique fusée « Tintin ». Je me remémore nos chasses aux trésors quotidiennes, la sympathie, la bienveillance et la disponibilité de nos hôtes, les expériences personnelles vécues au rythme de cette nature luxuriante, de ces étapes improbables dans des lieux sauvages tropicaux dénichés par notre tour opérateur (Christian et Michel ont créé KSTTours il y a six ans et offrent des voyages sur mesure conçus de façon artisanale avec le souci de proposer un tourisme équitable et authentique, basé sur une parfaite connaissance des destinations et activités proposées : www.keralaforever.com), le professionnalisme de notre chauffeur qui chaque matin nettoyait le véhicule dans lequel il dormait pendant que nous étions dans un king-size climatisé.

Oui l’Inde est déjà de plain-pied dans un progrès et un développement économique tellement fulgurant que les réflexes environnementaux et la conscience écologique peinent à les rattraper, mais ce temps viendra. Certes les rues sont souvent jonchées de détritus, mais, finalement, notre vision pragmatique occidentale n’a ici aucune prise et nous sommes délicieusement étourdis par cette mosaïque de couleurs, de senteurs, de saveurs, de populations, de paysages d’une diversité hallucinante, autour de pratiques, de traditions et de cultures puissantes. Nos pensées semblent même défaillir quelques fois tant nos sens sont sollicités… alors on se raccroche à de vieux souvenirs philosophiques scolaires : Est-ce cela la fameuse magie de ce lointain Orient spirituel, mais ne sommes-nous pas en Asie ? Est-ce cela la vacuité de la pensée ? Quelle est cette dimension nouvelle ? Le moment présent est si intense. Chaque rencontre est une décharge d’énergie, tant de bienveillance, tant de séduction, de politesse, de gentillesse, d’intégrité, tant d’humanisme… nous nous sentons accueillis en sécurité partout. Oui nous y retournerons assurément pour retrouver encore cet état de grâce et cet enchantement de l’âme. Oui nous y retournerons parce que l’Inde est un pays qui vous sourit, un sourire à fendre l’âme, un sourire à tomber amoureux à chaque coin de rue, un sourire envoûtant, un sourire inoubliable qu’on aura besoin de retrouver encore et encore.

Incredible (smile & soul) of India ! 

Fabrice Lachenmaier        
Jean-François Raiola        
06910 Le Mas - France

Janvier 2016

Réf booking 2015-0602001

Voyage en Inde du sud Kerala et Madurai du 16-01-16 au 29-01-16

Accueil : Cochin International airport

THRISSUR 2 nuits
WAYANAD 2 nuits
POLLACHI 1 nuit
MADURAI 1 nuit
MUNNAR 2 nuits
FORTKOCHI 1 nuit
HOUSE BOAT CRUISE 1 nuit
MARARI 3 nuits

Fin de votre voyage : Cochin International airport

Expériences de nos voyageurs:

Parce que la satisfaction de nos voyageurs est notre meilleur argument !

Nous publions sur ce blog les messages de nos voyageurs qui nous ont été adressés après leur séjour en Inde du sud avec KST Tours.

Par souci de transparence, nous vous proposons, si vous le souhaitez de contacter directement nos voyageurs, il suffit de nous indiquer le numéro de référence du booking mentionné à la fin du post.

Nous vous mettrons en relation avec les voyageurs sous réserve de leur accord.

Ils se feront un plaisir de vous parler de notre agence et de leur expérience de voyage avec nous!

Je souhaite être mis en relation avec les voyageurs !

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