Les backwaters de Kumarakom Kerala
Quand on parle du Kerala, on évoque forcément les backwaters ! Mais la description est parfois vague, parlant simplement de canaux, de lacs et de rivières, ne donnant qu'une pâle image de la réalité.
La bande cotière du Kerala s'étend sur environ 700 kms du nord au sud. Tout le long de la côte, de nombreuses terres se situent à quelques centimètres au dessus du niveau de la mer et dans certaines régions en dessous.
La nature du terrain, les rivières qui enflent de façon impressionnantes lors de la mousson, l'effet des marées, ont créé de nombreuses ouvertures sur la mer d'Oman, formant des lagons et des marécages.
Plusieurs canaux se terminent à quelques mètres de la plage et ouvrent une brèche une fois l'an, lors de la mousson.
L'eau est saumâtre habituellement. Dans la région de Kumarakom, un barrage a été mis en place pour éviter la remontée des eaux de mer salée à l'intérieur des terres. Le barrage se trouve à quelques 50 kms en amont de la baie de Cochin.
L'homme a essayé d'apprivoiser la nature, pour étendre ses terres cultivables, limiter les entrées maritimes.
Les anglais ont fait réaliser des travaux considérables de drainage, des centaines de kms de canaux, de voies de navigation fluviales, pour créer de grandes zones cultivables et transporter les épices, les fruits, le riz, le bois.
Aujourd'hui, plusieurs régions de backwaters se visitent. Les plus connues sont Alleppey, Kumarakom, Kollam et dans une moindre mesure la région de Kannur et Kasaragod au nord du Kerala.
La région que je connais la mieux s'étend de Cochin à Alleppey en passant par Kumarakom et Vaikom.
On risque de passer "à côté" de l'âme des backwaters, si l'on suit les sentiers classiques proposés par les bateliers qui vous attendent aux embarcadères. Les premiers temps, je me suis laissé guider, trouvant les différentes balades en bateau que j'ai trouvées agréables, mais en gardant un goût d'insatisfaction.
Il m'a fallu y revenir une dizaine de fois, pour rencontrer les locaux, trouver un batelier qui offre un regard différent, demander à sortir des canaux traditionnels et enfin j'ai pu commencer à pénétrer la vie des backwaters.
Kumarakom
C'est l'une des plus intéressante région de backwaters.
Les paysages, les nombreux oiseaux, la vie paisible qui s'écoule au rythme de l'eau offrent l'exotisme attendu d'un pays tropical.
Lors de mes dernières balades, j'ai fait de nombreuses rencontres authentiques et découvertes.
Il y a quelques jours, en avril, j'ai conduit un réalisateur de documentaires très connu en Europe, pour lui faire découvrir quelques lieux authentiques des backwaters, pour le tournage de son film documentaire 52'
"Le labyrinthe des Dieux" qui sera diffusé sur Ushuaia Tv et TV5 Monde dans quelques semaines.
Ici un Toddy shop : lieu de rencontre autour de l'alcool local, le Toddy, résultat de la fermentation du jus de palmes de cocotiers. Habituellement considérés comme des lieux peu fréquentables, car des locaux y viennent boire abondamment (ils sont appelés avec un sourire entendu les Snakes, les serpents) par analogie avec leur marche zigzagante sur le chemin de retour du Toddy shop ! Mais celui-ci, perdu au milieu des rizières et des canaux offre une ambiance sympathique et l'on y mange un délicieux fish curry avec du tapioca ou Kappa en Malayalam..
La vie locale emprunte les canaux, simplement pour passer d'un côté à l'autre, pour transporter les marchandises, pour l'élevage des canards, pour laver son linge, se baigner.
Ci-dessous, le séchage de la chair des noix de cocos pour faire le coprah. Les coques sont utilisées pour le charbon, les fibres (coir) pour tresser les cordes, tisser des tapis, etc.
Il y quelques ateliers d'entretien des bateaux traditionnels. Le travail est totalement manuel utilisant les produits locaux (coir - bois locaux - huile de poisson ou huile de noix de cajou)
La pêche représente la première activité ici.
Elle se pratique avec des techniques multiples : à la ligne, avec différents filets, avec des nasses, ou à la main, de façon surprenante : tous les matins, de nombreux petits bateaux partent avec leur équipage au milieu du lac. Des hommes tirent à la surface de l'eau de cordes auxquelles sont attachés des bouts de plastic colorés. Les Karemeen apeurés plongent et s'enfoncent dans la vase à la façon des autruches ! d'autres pêcheurs plongent alors dans les eaux peu profondes et les cueillent à la main tout simplement ! pas si simple et épuisant car ils nagent des heures durant.
Côté Kumbalanghi, il y a peu de canaux, mais quelques uns sont intéressants. Notamment celui qui longe la mer. Il est bordé de filets de pêches chinois. A la nuit tombée, de novembre à février, les pêcheurs s'installent et allument les ampoules au-dessus des filets.
Dans le silence de la nuit, installés sur une cabane de fortune à quelques centimètres au bord de l'eau, le temps est lentement rythmé par le petit grincement des bois lorsqu'ils relèvent les filets à l'aide des lourds contrepoids en pierre.
C'est une région sympathique à découvrir, avec ses étangs remplis de crevettes, ses petits métiers comme à Kumarakom.
La proximité de : Fort Kochi, la ville touristique, à environ 20 kms, Kumarakom à une trentaine de kms et de la plage de Marari à une vingtaine, font de ce lieux un endroit intéressant pour ceux qui préfèrent séjourner dans le calme de la nature environnante et partir durant la journée pour faire de belles visites.
Pour terminer, il ne faut pas oublier que les backwaters se découvrent aussi à pied.
C'est une tout autre façon de les découvrir en prenant le temps d'explorer, d'observer les nombreux oiseaux, de rencontrer les gens.
J'ai trouvé quelques balades intéressantes,
Il me faudra encore y revenir pour en préparer d'autres... Et ce sera toujours avec le même plaisir !
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