Route vers Hassan - temples Halebid et Belur
La route depuis Madikeri (région de Coorg) traverse des montagnes couvertes de grandes forêts abritant des plantations de café, sur environ 40 kms.
La plus belle partie est sur les 15 derniers kms, notamment à la saison de la floraison des caféiers en février-mars ou en avril-mai, quand les flamboyants sont en fleurs.
Leurs fleurs « flamboyantes » captent la lumière et leur couleur rouge vif explose dans la masse verdoyante des forêts, le long de la route.
Les rizières sont magnifiques de novembre à janvier-février.
Une fois arrivé à Shanivarasanthe on change de route et de paysages, on quitte les montagnes pour une ambiance plus vallonnée au climat plus semi-aride, un peu comme dans certaines parties du Tamil Nadu.
On peut s’aventurer facilement en 4*4 jusqu'au bord de l’eau restante, à plus d’un km en direction du lit du lac. Les contours des paysages sont doux, arides en cette année particulièrement sèche.
A 30 kms de Hassan, le grand barrage de Hemavathi offre des paysages totalement différents selon la saison. D’octobre à janvier - février, il couvre une immense étendue. De mars à mai, il devient simple lac. Il nous faut marcher un km pour apercevoir ce qui reste du lac.
Les terres sont utilisées pour les plantations saisonnières, maïs, légumes, pour des pâturages (qui se font de plus en plus maigres au fil des semaines de sécheresse), avant la grande mousson du mois de juin.
Les agriculteurs de saison bâtissent de petites cabanes et restent sur place nuit et jour pour préserver leur petite plantation fragile et éphémère. Ce sont les femmes qui procèdent à l’approvisionnement en eau et nourriture quotidienne. Sinon, les vaches, chèvres, voire même d’autres voisins, peu scrupuleux auraient vite fait de faire la récolte …
Les pâturages sont secs et les vaches ont bien du mal à trouver leur pitance.
Dans la chaleur éprouvante de l’après-midi (surtout en tenue de ville !), nous regagnons le véhicule perdu dans la brume de chaleur, chanceux de pouvoir retrouver l'air frais de la climatisation...
Ce lac me parait sympathique et il nous faudra trouver un correspondant local pour pouvoir dialoguer avec
ces agriculteurs éphémères d'une courte saison, de l'histoire du lac et leur propre histoire. Cela pourrait faire l'objet d'une belle halte en route pour Hassan.
Puis on rejoint Hassan, traversant des zones de carrière d’où le granit est extrait. La ville de Hassan n’a pas d’intérêt : poussiéreuse, s’étalant largement, industrielle, elle n’est pas très attractive.
Mais elle constitue l’étape nécessaire pour visiter deux joyaux de l'architecture Hoysala : Halebid et Belur.
Halebid
Ce premier temple est en bordure du village d'Halebid.
Le temple est massif, cossu de première approche.
C’est en approchant que la finesse de ses sculptures se révèle. Le travail est remarquable et l’on peut lire les légendes hindoues gravées dans la pierre au XII siècle. Nul besoin d’être hindou pour apprécier le raffinement du travail.
De nombreux hindous viennent en famille, en pèlerinage ou simplement pour le plaisir de découvrir le site
Les motifs sont généralement répétés en ligne
Le temple dispose de portes mais pas de fenêtres.. Il y fait relativement sombre. Les pierres sont polies par le passage de milliers de visiteurs. L'intérieur est tout aussi travaillé.
A l'extérieur du temple, les traditionnels petits marchands de souvenirs, de grignotages car les indiens ont toujours une petite faim (!) et d’offrandes pour le temple.
Il arrive parfois que lorsque l’on prend une photo, un indien tout simple vienne se mettre face à l’objectif, après avoir tiré les plis de sa chemise (!). Ce n’est pas pour gâcher votre photo, détrompez-vous.
C’est tout simplement pour le plaisir d’être pris en photo, l’honneur de savoir que vous emporterez un peu de lui dans cette machine de haute technologie qui restera à jamais extraordinaire et inaccessible pour lui, et d’imaginer avec fierté qu’il fera partie de vos souvenirs. Vous serez récompensés d’un sourire sincère et lui aurez apporté de la reconnaissance.
N'oublions pas que nous sommes en Inde, un pays avec une longue histoire, qui se développe certes rapidement mais dont une grande partie des habitants restent de condition très simple. Leur regard sur la vie et sur les touristes étrangers n'est pas le même. Nous demeurons des gens très aisés à ses yeux, donc des personnes pour qui il a beaucoup de respect. Je considère valorisant pour moi-même de retourner ce même respect et cette forme de reconnaissance.
Belur
A une quinzaine de kilomètres se trouve un second temple majeur, celui de Belur. Nous y arrivons en début de soirée, car notre périple est malheureusement limité par le temps. La lumière descend vite mais de nombreux hindous sont encore présents, jusqu’à la nuit tombée. L’atmosphère change, renforçant avec la pénombre la sobriété de ce temple et l’ambiance spirituelle des lieux.
Le temple est diffèrent : sa construction ayant été terminée, il bénéficie d’une grande enceinte en pierre avec un gopuram à l’entrée et d’un pond tout en pierre (un lieu de baignade saint).
Il offre donc des extérieurs plus complets et plus riches que Halebid, dont je trouve cependant le travail de sculpture plus ciselé.
Le rituel des photos est toujours un moment important lors de la visite d'un temple
La statue attend sur son chariot le prochain festival hindou pour faire partie de la procession.
Alors que la nuit tombe, le temple se vide peu à peu, laissant quelques familles profiter de la quiétude retrouvée de Belur.
Ce sont deux belles visites différentes. Mais je devrai retourner à Belur pour en explorer les environs et les campagnes, qui compléteront cette visite culturelle de la riche histoire indienne.