Fort de Gingee dans le Tamil Nadu
Ce lieu est généralement mentionné par quelques agences de voyage de façon sommaire avec peu ou prou la même description, récupérée sur un autre site internet.
J'y étais passé une première fois, sans pouvoir y consacrer le temps nécessaire pour l'explorer. Cette fois-ci, j'ai pris une journée entière pour découvrir le fort de Gingee, que j’ai trouvé vraiment magnifique, différent de ce que l’on voit dans le reste du Tamil Nadu.
J'y retournerai avec grand plaisir après la mousson, car les paysages seront totalement transformés et il y a certainement plus à découvrir...
La nature, complétée par le travail de l’homme offre des paysages superbes et une belle découverte.
Pour se faire une idée, l’atmosphère du site s’apparente à la région des châteaux cathares du sud de la France.
Principalement deux forts accrochés à des rochers au sommet de montagnes aux contours verticaux. Au bas, s’étalent des rizières et la petite ville de Gingee, prononcée ici Zinzee. Il m’a fallu quelques temps pour m’assurer que l’on parlait de la même ville, quand je cherchais ma route auprès des locaux, en venant depuis Kanchipuram …
Il faut y arriver tôt le matin, quelle que soit la période de l’année à laquelle on fait la visite entre décembre et mars, ou de juillet à septembre.
Le plus beau étant entre fin décembre et fin février quand les rizières sont verdoyantes et les lacs naturels encore pleins..
J’y suis allé en Juin, alors que la mousson baignait le Kerala de grosses averses. Il faisait encore chaud dans le Tamil Nadu, environ 34 à 35°. Suffisamment pour cuire au soleil, si l’on a oublié son chapeau comme moi … Mon front, ma nuque et mes avants bras en ont gardé le souvenir rougeoyant (!)
Par ailleurs, même s’il ne s’agit pas d’un grand sommet, l'ascension est fatigante car les marches de granit sont très irrégulières et la montée est parfois un peu raide. Mais il suffit de s’arrêter pour une pause photo et un rafraîchissement et tout va bien ! On trouve par endroit un peu d’ombrage bien venu.
Les origines du fort de Gingee
A l’origine ce fort immense était constitué de remparts reliant trois collines rocheuses, sur environ 4,5 kms, formant un grand triangle de 5 kms carré. Deux entrées principales dans la vallée permettaient de pénétrer dans ce fort dont on découvre la structure du sommet de Fort de la Reine : Krishnagiri, le plus petit, ou depuis le plus haut, Rajagiri, qui s’élève à 260 mètres au-dessus de la vallée.
Trois citadelles autonomes, de différentes tailles, avec salle de gymnastique, grenier à céréales, étables, puits et réservoir d’eau, temples, et aussi des terres cultivables, tout un ensemble permettant de tenir un siège des années durant. Il a été construit il y a environ 800 ans par la dynastie des Kon (…). Il a résisté à de nombreux sièges, a été malgré tout pris et repris, puis réutilisé successivement par les anglais et les français car sa situation géographique était stratégique. La troisième citadelle a été laissée à l'abandon. Les deux plus intéressantes demeurent donc Rajagiri et Krishnagiri.
Plan général
Nous commençons la première ascension vers le fort de la reine, Krishnagiri
Ces collines couvertes d'un impressionnant amas de gros blocs rocheux polis par le temps sont courantes dans cette région du Tamil Nadu. On pourrait croire qu'elles ont été créées par l'homme.
Depuis le parking, la colline parait plus grande et la muraille ressemble à la grande muraille de Chine.
Au fur et à mesure que l'on grimpe les marches, le paysage s'ouvre rapidement et l'on découvre l'ampleur du fort.
Il faut passer de multiples passages et portes pour accéder à la citadelle principale. Je suis assez surpris par la surface occupée au sommet de la colline par la citadelle et ses nombreux bâtiments.
Attention aucune sécurité, comme partout sur le site de Gingee, le visiteur fait ce qu'il veut, à ses risques et périls...
Voyant les touristes indiens s'y aventurer, j'y suis grimpé également !
Gingee est largement majoritairement visitée par les indiens, souvent des villages et régions voisines, voire simplement du village de Gingee. L'entrée ne coûte que 5 rps pour les locaux, cela fait partie des sorties.
Lal, le comptable de KST Tours ! C'est la première fois de sa vie qu'il grimpait sur une montagne et son premier voyage dans le Tamil Nadu.
bien que cela fut pénible de grimper, il était heureux de cette balade et me demandait comment je faisais pour découvrir tous ces lieux dont la plupart des gens ignorent l'existence.
J'essaie autant que possible de partir en voyage avec différents employés de notre agence de voyage. Cela leur fait découvrir des régions du sud de l'Inde (peu d'entre eux ont l'opportunité de voyager) et cela leur permet de visiter des hôtels avec lesquels nous travaillons, de mieux comprendre notre point de vue sur le tourisme, quels endroits nous aimons, ce que les voyageurs européens apprécieront ou pas, etc.
De retour à la base du fort, un petit détour par une échoppe pour boire des boissons sucrées qui nous donneront de l'énergie : comme le badam, une délicieuse boisson lactée à l'amande : bien frais, un régal. On trouve de l'eau, des boissons fraîches, du tchaï (thé au lait), des biscuits, mais aussi des petits restos très locaux (bons pour autant) dans les petites échoppes juste à l'entrée du village, à 300 mètres de l'entrée du fort. Pour ceux qui le souhaitent, il peut être envisageable de préparer son piquenique acheter des fruits aux marché et s'installer au sommet pour déjeuner sur une terrasse de roi... En veillant bien sûr à redescendre avec tous nos déchets.
Nous prenons le véhicule (un brin de paresse et pas mal de fatigue dû au long périple que nous faisons dans le Tamil Nadu...) pour rejoindre l'entrée du second fort, situé à 700 mètres du premier. En fait, tout peut se faire à pied. Les lieux sont agréables avec plein de choses à voir, dont les gens qui travaillent dans les champs.
Le fort de Rajagiri
Une fois passé un grand mur de fortification circulaire, nous arrivons à une seconde fortification où se trouve la billeterie : entrée 100 rps pour la visite des deux forts - supplément pour une caméra, pas pour les appareils photo
Nous voilà dans un premier passage qui fait face à l'imposant rocher du fort de Rajagiri
Une fois cette nouvelle porte passée, nous arrivons dans un immense jardin où plusieurs grands bâtiments sont encore présents : salle de gymnastique pour les guerriers, greniers, réservoirs, hall de cérémonie, etc.
Des frangipaniers ont réussi à pousser dans cet amas rocheux. Leurs troncs tortueux montrent la peine avec laquelle ils ont poussé au travers des roches. Ils étaient en fleur et leur parfum est extraordinaire.
La nature est présente, il faut prendre le temps de l'observer : lézards, oiseaux, papillons, selon la saison.
Un lac qui en saison doit être parfait pour la baignade prend une belle couleur verte mais peu engageante au mois de juin
D'un peu plus haut, un beau temple ancien apparaît. Il n'est pas visible depuis la route, protégé au creux d'un vallon.
On passe par un sentier qui longe la falaise du piton rocheux où se trouve le fort du rois. On découvre alors un beau panorama
Puis on accède aux dernières portes qui protègent la citadelle.
De là on peut apercevoir tous les détails des champs, des rizières, tous les puits très larges creusés à la main, qui servent de grands réservoirs une fois la mousson terminée. Généralement un escalier est creusé dans la paroi pour accéder à l'eau. Peu de gens disposent de pompes.
On grimpe encore un peu pour accéder à un pont qui enjambe un précipice de 25 mètres pour gagner l'entrée de la citadelle.
La passerelle est quelque peu impressionnante. Je m'y aventure en veillant à marcher au niveau des traverses ! A ma grande surprise, en traversant la passerelle, j'aperçois une variété d'arbre que je pensais typiquement français, et encore plus du sud de la France : le platane.
Je n'en ai jamais vu en Inde du sud. Il est fort probable que les français qui ont occupé ce fort quelques temps aient importé cet arbre, qui survit en grandissant lentement.
Il semble qu'il se soit adapté à ces conditions difficiles et chaudes, avec alternance de pluie et de sécheresse en réduisant la taille de ses feuilles.
Une fois dans la citadelle, on trouve les mêmes types de bâtiments que dans l'autre citadelle. Le temple est plus beau.
Photos de famille
Comme souvent, quand les indiens voient un étranger avec un appareil photo, la tentation est trop grande : ils demandent à ce qu'on les prennent en photo.
Un papa me demande une photo. Et soudain, toute une famille arrive des quatre coins de la citadelle (!) pour pauser avec sérieux et dignité pour la photo de famille.
Puis c'est un autre jeune qui m'en demande autant ! Tout fier de bénéficier d'une belle photo ! En fait, je m'aperçois que tous les visiteurs que je croisais ici et ailleurs dans le fort étaient les membres de deux familles seulement !
Voilà c'est l'Inde joyeuse, l'Inde qui bouge, voyage, vit en famille, l'Inde que vous allez rencontrer, tout particulièrement dans ces lieux simples moins touristiques.
C'est une Inde loin des clichés habituels.
Nous avons inclus bien sûr GINGEE dans plusieurs de nos circuits. Mais cette destination est à éviter pour les personnes ayant des difficultés pour marcher, des problèmes de cœur (il travaille plus d'autant qu'il fait généralement chaud) ou les personnes qui ont le vertige !
Une journée est suffisante je pense. Par ailleurs aucun hôtel correct à disposition, cela limite les possibilités... !
On peut y venir depuis Pondichéry, à 70 kms, ou depuis Thiruvannamalai à 35 kms, une ville ancrée dans une profonde tradition hindoue, avec un temple immense, bati au pied d'une haute colline qui offre une vue imprenable sur l'intérieur du temple et toute sa structure (avis aux marcheurs ...). Une ville avec un marché très sympathique et toute une vie locale particulièrement authentique.
Mais je vous raconterai cette ville dans un autre article ...
Ils ont voyagé avec KST Tours ils en parlent ! Avis de nos voyageurs en Inde du sud